L’église de Loye a subi de nombreuses évolutions qui en rendent l’étude délicate mais curieuse. Les modifications ont été faites avec soin à diverses époques, et donnent à l’église un aspect original. On peut croire que la première construction remonte au XIe siècle. Il n’en reste que les murs latéraux du chœur et de la nef et le mur qui les séparait. On reconnaît donc que le plan primitif comprenait une nef rectangulaire et un chœur plus étroit terminé très probablement par une abside ronde, parties teintées en noir du plan.
Deux demi-colonnes engagées sous la baie d’entrée du chœur ont encore conservé des chapiteaux mutilés, mais ayant quelques traces de feuillages plats. Les parois intérieures des murs du chœur à la première travée, sont revêtues de grandes arcades aveugles de plein-cintre, genre d’ornement qui convient bien au siècle. Enfin, quelques corbeaux de la corniche extérieure, qui proviennent évidemment de ce premier édifice, présentent ces tores horizontaux parallèles, extrémités de copeaux, qui appartiennent à cette époque ; d’autres, des tores verticaux. (Pl. IX, Fig. 4 et 5.)
Puis, à une époque postérieure, pour obéir à une mode, qui s’imposa sur d’autres points, à Crosses, à Cornusses, on implanta dans cette nef, au-devant du chœur, une tour centrale. L’âge de cette modification nous est donné d’une façon assez précise par les chapiteaux dont quelques-uns ont déjà les crochets ou crosses angulaires et accusent la fin du XIIe siècle. (Pl. IX, Fig. 2.)
La construction exécutée alors comprit les quatre piliers et les quatre archivoltes de la tour centrale ; ceux de l’est furent plaqués contre l’ancienne entrée du chœur et leur archivolte, d’arc brisé, se juxtaposa devant et un peu plus bas que l’ancienne archivolte de plein-cintre. Les deux autres piliers furent plantés isolément dans la nef ; ils sont de plan crucial avec des colonnes engagées devant leurs pieds-droits. Les arcs furent à claveaux de section rectangulaire, avec un second arc faisant saillie sur le premier ; ils sont moins élevés que la baie du chœur. Cette croisée est voutée sur de robustes arcs-ogives toriques, et la voûte est très surélevée au centre, ce qui atteste son ancienneté.
Pour orner les deux côtés du mur séparatif de la nef et du chœur, on plaqua au-devant, de chaque côté, deux arcades brisées aveugles reposant sur des demi-colonnes engagées dans les murs extérieurs de la nef et dans les piliers de la croisée, ce qui constitua deux niches terminales, avec deux petits réduits latéraux ou chapelles restant vides entre la tour centrale et les murs de la nef. Seulement, comme il existait dans l’église primitive une déviation de l’axe, ce vice s’accentua dans la modification et, comme la tour fut construite dans l’axe du chœur, les deux réduits latéraux furent de travers et d’un parallélisme défectueux.
Enfin, postérieurement encore, deux grandes archivoltes latérales vinrent séparer la nef en trois parties et s’appuyer contre le pignon occidental, qui a gardé les colonnes sur lesquelles elles retombaient. La nef et les bas-côtés durent être voûtés sur ces refents, mais les voûtes et les arcs se sont affaissés et il ne reste que des plâtrages.
Vers la même époque et au commencement du siècle, fut établie la porte occidentale abritée d’un puissant évasement orné de colonnettes latérales, trois de chaque côté, logées dans des redans verticaux, portant des cintres décorés de trois tores d’arêtes. Le chambranle garni de tores est surmonté d’un arc brisé comme son auvent. Toute cette décoration est logée dans un petit édicule resserré entre deux contreforts et couvert par une rampe en pierre ; au-dessus s’ouvre une étroite fenêtre. Voyez cette façade. (P1. VIII, Fig. 2.)
Les sommets de la tour centrale sont d’une grande élégance ; ils émergent du toit par un bahut carré, couronné d’un cordon soutenu de corbelets. Au-dessus s’élève un étage percé, sur chaque face, de quatre petites fenêtres géminées et séparées par des colonnettes doubles dans l’épaisseur du mur. Ces fenêtres, dont les arêtes sont garnies de boudins, sont comprises deux par deux sous de grandes arcades aiguës à tympans aveugles, ornées, elles aussi, de tores aux arêtes reposant sur des colonnettes. Les chapiteaux sont à crochets.
Les angles de la tour sont ornés de colonnettes ; la corniche supérieure est supportée par des corniches sur bandeaux. Un clocher octogone, à embasement aplati, couronne le tout.
Plus tard encore, au XVe siècle, on démolit l’abside dont la forme ronde est encore accusée par la direction oblique des deux contreforts extérieurs qui s’élevaient à sa naissance ; elle fut remplacée par un chevet carré éclairé d’une large fenêtre, et le chœur eut trois travées voûtées sur nervures prismatiques retombant sur des culs-de-lampe.
Cette longue étude était nécessaire pour comprendre cette petite église, qui résume en elle plusieurs plans d’époques différentes et qui présente une certaine confusion à quiconque ne connaît pas les phases de notre architecture religieuse locale.
1977-1980 : Restauration façade Ouest
L’église Saint-Martin de LOYE SUR ARNON est un intéressant édifice du XIIème siècle, modifié aux XIIIème et XIVème siècles.
La façade ouest comporte un portail en tiers point greffé dans un avant-corps, lui-même encadré de deux gros contreforts.
En 1977 cet ensemble est en piteux état en raison d’un très mauvais écoulement des eaux de pluie qui ont profondément raviné le glacis de avant-corps et le portail lui-même. Les chapiteaux à crochets des colonnettes en gros granit sont en partie désagrégés, ainsi que tous les joints et enduits.
Reprise du glacis au-dessus du porche afin de le rendre étanche. un recalage de morceaux divers sur les contreforts, des injections de mortier de chaux, un refichage général des maçonneries de pierres appareillées avec remplacement des quelques morceaux les plus abimés gel ou la maladie de la pierre.
Le rejointoiement et les enduits exécutés en chaux grasse.
1989-1991 : Restauration voûtes de la nef
Restauration du plafond polychrome situé dans la première travée occidentale de la nef, le ravalement des murs correspondants aux façades nord et sud ainsi que du mur situé sous la tribune est exclu.
Les plafonds correspondants aux trois travées du choeur sont de même constitution cependant il est estimé que compte tenu de leur état il est possible de différer les travaux de restauration et de les reporter dans une tranche ultérieure.
La voute correspondant à la souche du clocher est entièrement maçonnée, elle n’est affectée d’aucun problème de stabilité, les enduits sont dans un état satisfaisant.
L ‘ analyse des enduits du plafond existants on fait apparaître la composition suivante :
une sous couche accrochée au lattis bois cloué à la structure bois constituée d’un mortier de chaux grasse sable blond de carrière et bourre de veau.
un enduit de finition lissé à la truelle
un badigeon teinté
un décor de faux appareillage sur les voutains (joints couleur
brun rouge de 1 cm d ‘ épaisseur)
un décor au pochoir sur les arcs formerets (ton rose vert et brun rouge)
2006 : Ravalement des façades
Reprise sur maçonnerie, piochement de vieux enduit couvrant. Réalisation d’un enduit traditionnel au mortier de chaux.
Reprise sur pierre de taille. Rejointoiement au mortier de chaux. Remplacement de pierre de taille cassée sur appui de baie, chaîne d’angle et corniche en pierre de taille. Remplacement de pierre de taille cassée sur corbeau en pierre de taille.
Sculpture sur corbeau selon empreinte sur existant.
Remplacement de pierre de taille cassée sur piedroit en pierre de taille compris fourniture en bloc neuf de Grès, taille, pose et refouillement préalable. Consolidation de parement pierre sur chapiteaux par injection de produit.
10 août 1895 : Le clocher est détruit par un incendie dû à la foudre.
2 mai 1896 : L’architecte Simonnet établit le décompte définitif des travaux.
Charpente du beffroi en chêne.
Couverture de la flèche du clocher en ardoise d’Angers.
Restauration de la couverture de l’église en tuiles.
Fourniture d’un coq.
Restauration des colonnes du beffroi par Morillon, sculpteur à St Amand.
22 juillet 2009 : Les habitants du bourg sont réveillés par la foudre qui est tombée sur le clocher de l’église à 6h du matin, faisant de gros dégats. L’église étant classée Monument Historique, les travaux se feront sous la houlette de l’architecte des batiments de france.
30 août 2012 : Les travaux du clocher sont enfin terminés. Le nouveau coq, réalisé par un artisant Meilleur Ouvrier de France remplace l’ancien coq au sommet du clocher.
Le coq installé en 2012 est en cuivre.
Il mesure 70 cm
Il est posé sur une tige avec paratonnerre